Catherine Fournier (science politique 2014 et sciences économiques 2015) ne se prédestinait pas à la politique et y brille pourtant depuis presque 10 ans, alors qu’elle n’en a que 31. D’ailleurs, la mairesse de Longueuil depuis 2021 est la plus jeune femme à avoir été élue députée à l’Assemblée nationale ainsi qu’à la mairie d’une grande ville du Québec. L’avenir est plus que prometteur pour cette politicienne authentique qui se laisse porter par les occasions.
Recevoir le Prix de la relève de son alma mater est très significatif pour elle : « En plus d’être une fière diplômée de l’Université de Montréal (UdeM), je suis la première de ma famille à avoir effectué des études universitaires, ça veut donc dire beaucoup pour moi. C’est aussi à l’UdeM que j’ai commencé à m’impliquer plus activement dans la politique et à déployer mon réseau en côtoyant des gens engagés, qui m’ont fait confiance. »
Elle s’est notamment présentée comme présidente du Mouvement des étudiants souverainistes de l’UdeM, sous l’impulsion d’un collègue de classe, et a ainsi eu ses premières responsabilités politiques officielles. Plusieurs personnes clés qu’elle y a rencontrées sont d’ailleurs demeurées dans son entourage.
À la suite de ses études, elle ne pense pourtant pas faire de la politique son objectif de carrière : « Si on m’avait dit avant l’université ou même le cégep qu’un jour je serais élue, je n’y aurais jamais cru. J’ai un peu fait ma première campagne pour aider et montrer qu’il y avait de la relève, c’était plus une expérience en quelque sorte. » Elle se présente en 2015 pour le Bloc Québécois dans Montarville et termine deuxième, avec 28,42 % des votes. Cette défaite ne la démonte aucunement, au contraire! Elle joint le 30 novembre de la même année le Parti Québécois (PQ) pour travailler au cabinet du chef de l’opposition officielle de l’époque, Pierre Karl Péladeau, aussi diplômé de l’UdeM et honoré lors de la soirée Étincelles 2023.
En 2016, elle est candidate du PQ dans Marie-Victorin et remporte le suffrage avec une majorité de 53 %. Réélue en 2018, elle annonce en mars 2019 qu’elle quitte le PQ et devient députée indépendante, voulant davantage développer une vision politique non partisane. Elle se présente deux années plus tard à la mairie de Longueuil, et son équipe obtient 14 des 15 sièges.
Saisir les occasions
Même si ce parcours semble bien planifié, elle affirme humblement le devoir à une conjoncture d’événements : « Après ma défaite en 2015, je me disais que j’allais sûrement me représenter, mais que ce jour serait assez lointain. Finalement, Bernard Drainville a démissionné dans Marie-Victorin, des gens m’ont sollicitée, et j’ai foncé. C’est la même chose pour la mairie. Je ne pensais pas me lancer en campagne, mais le fait que l’ancienne mairesse ne reconduisait pas son mandat, ça créait l’espace pour du renouveau. Des occasions se sont offertes à moi, et je les ai saisies. »
Parmi ses inspirations au fil de son cheminement, elle cite le chargé de cours Michel Sarra-Bournet, décédé en 2019 : « Il a été un excellent mentor, avait toujours de bons conseils, me poussait à développer mes idées. » Elle a également été inspirée par toutes les femmes qui ont brisé les plafonds de verre dans tous les domaines : « Lorsque j’étais jeune, ma grand-mère paternelle me disait qu’elle aurait voulu effectuer des études universitaires et même se présenter en politique, ce qui n’était pas possible pour elle dans les années 1950-1960. Grâce à toutes ces générations de femmes qui, chacune à leur façon, ont fait avancer nos droits, je sentais que j’avais ma place. »
Et on peut dire qu’elle est à son tour un modèle pour la relève : « Quand je rencontre des jeunes qui me soulignent que mon parcours leur démontre qu’elles et ils ont leur place dans une sphère décisionnelle, ça me fait toujours chaud au cœur. » Elle se donne d’ailleurs comme défi de les intéresser plus à la politique et croit fermement que cela passe par la représentativité : « À Longueuil, notre équipe est représentative de la population en matière de diversité, d’âge, d’expérience, d’origine. Se reconnaître dans les personnes élues incite à la participation et à la confiance. »
S’ouvrir le plus de portes possible
Quelles sont ses prochaines visées? « J’aspire à de la politique différente. C’est un peu galvaudé comme expression, la politique autrement, mais j’y crois et j’essaie de l’appliquer au quotidien. L’authenticité est primordiale pour moi. »
Même si elle compte se représenter comme mairesse de Longueuil en 2025 pour un deuxième mandat, elle ne se ferme aucune porte : « Je suis ouverte à ce que la vie m’amène, j’ai vraiment confiance en l’avenir. Je veux fonder une famille, je vais donc voir comment ça va influencer mon parcours ou comment mes champs d’intérêt vont évoluer. Je vais suivre ce que j’ai envie de faire et où je pense être la plus utile. Je suis animée par la possibilité de changer les choses et d’avoir l’effet le plus positif qui soit sur la société. »
Décerné à une personne récemment diplômée de l’UdeM qui se distingue par l’excellence de son travail reconnu dans son milieu, sa vision audacieuse et son cheminement professionnel inspirant l’admiration de ses pairs comme un modèle de référence pour la prochaine génération.
Prix de l’engagement bénévole Sandro Échaquan
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Prix philanthrope Me William Brock
Ordre du mérite Pierre Karl Péladeau