Qui a prétendu que la médecine et les affaires ne s’accordaient pas? Assurément pas le Dr Guy Leclerc (médecine 1983 et cardiologie 1989)! Le cardiologue interventionniste et entrepreneur a su brillamment jumeler ces 2 rôles, tout en cultivant avec discrétion celui de grand philanthrope.
Il faut dire que détermination et travail acharné font partie intégrante de cet homme de cœur dont le parcours en médecine a été largement influencé par 2 modèles inspirants : sa mère, infirmière, qui prodiguait des soins à domicile et qu’il accompagnait parfois; son pédiatre, le Dr Leblanc, qui veillait toujours à le rassurer par sa confiance en soi. « J’avais été marqué par le rôle pivot qu’ils jouaient pour beaucoup de gens quotidiennement, par leur haut niveau d’utilité dans la société », affirme-t-il.
Conscient des efforts nécessaires pour réussir dans ce secteur, il s’inscrit à 18 ans à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal (UdeM). Il garde par ailleurs des souvenirs impérissables de ses collègues de classe : « Puisqu’il n’y avait guère place à autre chose que les études, ces relations ont occupé une part considérable de ma vie, caractérisée par une grande entraide », se remémore-t-il avec nostalgie.
On aurait pu penser qu’il se spécialiserait en pédiatrie, mais, après un 1er stage dans ce domaine, il réalise que ce n’est pas la voie qu’il souhaite emprunter, malgré son amour pour les enfants. « Parallèlement, mon père a eu des problèmes de santé et été extrêmement bien soigné par un cardiologue à l’Hôpital Notre-Dame, précise-t-il par rapport à ce moment charnière. J’avais aussi été captivé par un cours sur la gestion des pathologies cardiaques. » C’est ainsi qu’il choisit de se tourner vers une discipline pointue de la cardiologie, soit l’hémodynamie.
Après sa résidence à l’UdeM, il devient fellow en intervention à l’Institut de cardiologie de Montréal, puis effectue des études postdoctorales à Boston et s’élance dans la recherche. À son retour à Montréal en 1992, il crée un laboratoire de cardiologie moléculaire à l’Hôpital Notre-Dame, notamment grâce à une bourse du Conseil de Recherches Médicales du Canada (CRMC).
Avide d’innovations pour faciliter les interventions dans son domaine, il brevette plusieurs inventions et amorce des démarches de financement auprès du milieu des affaires. Il recueille plus de 6 M$ grâce à ces initiatives et fonde Angiogène en 1997, avec la collaboration du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’UdeM (CHUM). Fort des profits générés par la vente de brevets, il donne naissance en 2004 à AccelLab, une entreprise axée sur la recherche et le développement de produits médicaux, tels des implants cardiaques. Celle-ci connaît rapidement une grande expansion. « AccelLab a commencé avec une équipe de 9 membres et, lorsque j’ai vendu en 2019, nous étions 115, avec un chiffre d’affaires dépassant les 16 M$ », souligne-t-il avec fierté.
Durant cette aventure entrepreneuriale, le Dr Leclerc a toujours continué de pratiquer comme cardiologue avec autant d’ardeur. Animé par sa passion, il est devenu l’un des plus éminents spécialistes du Québec, prenant la direction du Département de cardiologie et de chirurgie cardiaque du CHUM pendant plusieurs années. Il figure en outre parmi les pionniers à avoir appliqué la recherche translationnelle aux dispositifs médicaux, notamment en matière d’endoprothèses, de valves et de stimulateurs cardiaques. Il s’éclipse aujourd’hui du monde entrepreneurial pour reprendre un rythme moins effréné et accorder plus de temps à sa famille.
Soulignant la chance que le CHUM lui a conférée de pouvoir aussi exprimer sa passion pour l’entrepreneuriat médical, il trouve essentiel de redonner un soutien à la hauteur de celui qu’il a reçu. C’est pourquoi il s’engage année après année auprès de cette organisation et contribue ainsi à l’amélioration des soins de santé au Québec.
Qu’il soit philanthrope, entrepreneur, chercheur ou cardiologue, le fil conducteur de toutes les facettes du Dr Leclerc demeure le bonheur d’aider les autres. Tout au long de sa remarquable carrière, il a constamment suivi son cœur, cet organe au centre de son parcours et de son engagement.