Chloé-Anne Touma : une carrière portée par ses passions

Chloé-Anne Touma

Passionnée des médias depuis son plus jeune âge, Chloé-Anne Touma (baccalauréat en sciences de la communication 2017) a fait sa place dans le milieu des hebdomadaires et se consacre maintenant au journalisme scientifique, en parallèle de son parcours comme compositrice de musique pour le petit écran.

La rédactrice en chef du magazine CScience depuis 2022 cumule actuellement les titres de chroniqueuse à ICI Première et à 98.5 Montréal, et de coanimatrice à C+ Clair, où elle analyse et commente les effets des technologies innovantes et de rupture sur la société. Plusieurs conjonctures l’ont menée vers ce parcours déjà florissant.


Dans l’univers musical

Toute sa jeunesse, elle baigne dans la musique, expérimentant plusieurs instruments, participant à des auditions et à un album de Noël avec son frère Hugo.

Elle préfère ensuite miser sur la création plutôt que sur l’interprétation scénique et remporte plusieurs concours qui lui valent des contrats à l’étranger. Elle compose l’un des indicatifs musicaux de la série turque Güneşin Kızları (« filles du soleil »), signe 2 albums avec Intermède Music et, en 2018, fonde la maison de disques MusiqMatch, promouvant la diversité et les talents émergents.

Un penchant pour le journalisme

Autodidacte en musique, elle préfère pour ses études opter pour un baccalauréat en sciences de la communication, profil médias et culture, à l’Université de Montréal. Elle y découvre un programme lui permettant d’élargir ses horizons : « D’avoir pu toucher autant aux relations de presse et publiques qu’à la recherche, à la littérature anglaise, au journalisme, au droit et à la philosophie a été très enrichissant pour moi! ».

En outre, la professeure de littérature anglaise du Département de littératures et de langues du monde, Caroline Brown l’inspirera grandement en lui faisant voir une forme insoupçonnée de journalisme dans lequel « la ou le journaliste décrit, par exemple, son expérience culinaire au restaurant, d’une plume à la fois personnelle et créative, mais aussi précise, relatant les faits avérés ». Elle se souvient également de sa rencontre dans le cadre de l’un de ses cours avec l’auteure et journaliste Elaine Kalman Naves qui avait décelé en elle un talent pour poser d’excellentes questions.

La pandémie de COVID-19 marque un tournant décisif dans sa carrière : elle saisit cette période comme une occasion de s’imposer dans le monde du journalisme, portée par sa passion pour l’écriture. Elle entame son parcours dans les hebdomadaires, une école qu’elle qualifie d’extrêmement formatrice, qui lui insuffle la rigueur et le respect des principes d’indépendance et de déontologie journalistiques. Elle couvre alors l’actualité d’une dizaine de villes en Montérégie.

Un pied dans l’innovation

Tandis qu’elle évolue au Journal de Chambly, elle suggère l’ajout d’une rubrique technologique, et on lui donne le feu vert. Cette incursion dans cet écosystème d’innovations la motive à s’engager vers cette piste. C’est alors que l’offre de journaliste multiplateforme pour le magazine CScience fait son entrée. Deux mois après son arrivée, on la nomme rédactrice en chef.

Elle comprend que de nouveaux défis accompagnent son travail, dont celui de trouver les meilleures façons de vulgariser auprès du grand public des sujets complexes et nichés comme l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et la chaîne de blocs : « Dans plusieurs revues spécialisées, on retrouve des journalistes avec une formation scientifique et d’autres qui n’en ont pas, ce qui fait qu’elles et ils ont le syndrome de l’imposteur. Dans ce métier, il faut se mettre dans la peau du commun des mortels, poser des questions d’intérêt public, quitte à s’interroger sur les éléments les plus primaires, pour bien vulgariser les concepts ».

Une crise sans précédent

Elle observe depuis la pandémie une méfiance à l’égard des journalistes et de la science : « Le défi est d’essayer de percer cette carapace afin que les gens constatent que nous faisons tout en notre pouvoir pour que la rigueur triomphe sur le reste. Nous sommes en ce moment dans une crise médiatique sans précédent, entre autres avec la loi C-18* et l’urgence de revoir le modèle de financement. On souhaite produire des nouvelles de qualité et, en même temps, personne ne veut payer pour les consommer ».

Selon elle, le manque de diversité n’est pas étranger à la détérioration de la confiance des nouvelles générations envers les médias traditionnels. Elle pousse plus loin sa réflexion en parlant d’inclusion de différents parcours et de nouvelles têtes, autant au petit écran que derrière la caméra, pour que toutes et tous intègrent la discussion et mettent leurs idées en commun.

Un désir de découvertes

Son rôle à CScience lui permet aussi d’envisager de nouvelles avenues comme la radio, mettant en lumière d’autres enjeux cruciaux qui l’allument particulièrement, tels que la cybersécurité, la cryptomonnaie, les technologies propres : « À la radio, on peut se laisser un peu plus aller et montrer sa personnalité et ses opinions, tout en s’imprégnant de la dynamique créée avec ses collègues au micro. On vulgarise et analyse la nouvelle, mais on va plus loin en expérimentant diverses approches communicatives ».

Ce goût d’explorer étant essentiel dans sa profession, elle lance ces conseils à la relève : « Il faut ouvrir ses horizons, s’intéresser au plus de choses possible et devenir une encyclopédie, en quelque sorte! Tout ce qu’on entend ou vit au quotidien peut être sujet de reportage, ce qui fait que les journalistes sont en activité 24 h sur 24. Nos prises de parole et nos écrits étant publics, on doit toujours être en mesure de les défendre et de les assumer. La passion pour notre travail est donc primordiale ».

Malgré les défis inhérents au paysage médiatique, Chloé-Anne Touma reste résolument optimiste quant à l’avenir du journalisme scientifique. Elle compte participer activement à la conversation pour l’évolution de son domaine, tout en poursuivant son engagement indéfectible envers la diffusion d’informations pertinentes, précises et accessibles.

* Loi concernant les plateformes de communication en ligne rendant disponible du contenu de nouvelles aux personnes se trouvant au Canada


Chloé-Anne Touma avec Céline Dion
À 2 reprises, Chloé-Anne Touma a joint sa voix à celle de Céline Dion.